Pèlerinage en solitaire sur le M de Marie

A la fin de l’été 2024, suite à un bac+3 dans le domaine de la transition écologique, j’ai commencé à chercher du travail. Suite à un entretien pour un travail que je n’ai pas obtenu, j’ai fait une remise en question sur ce que je voulais faire à présent. En fait, je voulais partir en randonnée. Et c’est le 3 septembre 2024 que j’ai décidé de partir sur le M de Marie. Ça m’est apparu comme une évidence. L’idée m’est venue en 1 seconde alors que je ne connaissais qu’à peine ce pèlerinage. Je pense que c’était un signe providentiel.  

Je suis parti le 14 septembre à Lourdes, point de départ de mon pèlerinage. J’ai commencé la marche dès le dimanche 15 septembre. Le 12 octobre, je suis arrivé à Pontmain ; le 26 octobre à Pellevoisin ; le 10 novembre à la Rue du Bac à Paris ; enfin à la Salette le 7 décembre. Cela fait 85 jours de pèlerinage dont 83 jours de marche. Plus de 2500 km avec une moyenne de 30,5 km par jour.

Pour savoir où me mettre le soir, j’étudiais sur la carte satellite les lieux qui me semblaient tranquilles avec un espace d’herbe assez grand pour poser ma tente. Chaque samedi soir je prévoyais de dormir à l’intérieur. Je prenais en général contact avec les presbytères. Sinon, c’était dans des monastères, chez de la famille, chez un ami, ou encore chez des personnes que je ne connaissais pas dont j’ai eu le contact par ma famille et par les divers rencontres que j’ai pu faire.

Pour la nourriture et l’eau, j’ai fonctionné avec le même principe. Tous les soirs, je regardais sur la carte où se trouvaient les différents supermarchés et boulangeries ainsi que les cimetières pour avoir de l’eau. Enfin, pour me laver et faire mon linge, c’était soit chez les personnes qui m’hébergent, soit dans les cours d’eau, les robinets ou encore les laveries automatiques pour les lessives.

Lors de ce pèlerinage, j’ai pu profité des beaux paysages que nous avons en France. Les forêts, les champs, les collines, les petits vallons, les nombreux cours d’eau, les montagnes, les villes et villages, les monuments et tout ce qui fait l’Histoire de notre beau pays.

J’ai affronté presque tous les éléments en partant à l’automne. La pluie et les inondations, le vent et les chutes d’arbres, la neige et le verglas, la chaleur au début et le froid à la fin, le brouillard et le ciel gris, le soleil et le ciel bleu aussi heureusement. La météo pas souvent optimale a rendu mon chemin plus difficile voir très compliqué. Mais jamais l’idée d’abandonner ou de faire un bout de chemin en voiture m’est venue à l’esprit. 

Lors de ce pèlerinage, j’ai également pu voir à quel point la France a des racines profondément chrétiennes. Certes je le savais avant de partir mais quand tu traverses la France à petite vitesse comme je l’ai pu faire, tu te trouves immergé dans des paysages empreints du christianisme. On dit souvent 1 village = une église. C’est vrai ! Parfois c’est plus. J’ai été impressionné de voir des églises gigantesques dans des petites villes. Des églises avec une architecture spectaculaire, des vitraux gigantesques, des clochers imposants etc… Partout, dans toutes les régions traversées, des croix, des calvaires, des oratoires, des statues de la Vierge, des statues de saints régionaux. Pas une journée sans un signe du christianisme dans le paysage.

Ce chemin parcouru entre bien sûr dans une démarche de pèlerinage. J’ai donc pris le temps de prier plus que d’habitude pour me permettre d’avoir une relation plus intime avec Dieu. J’ai demandé à la Sainte Vierge de m’aider dans mes difficultés et de m’éclairer sur mon avenir tant amoureux/vocationnel que professionnel. J’ai également beaucoup prié pour la France qui en a vraiment beaucoup besoin plus que jamais aujourd’hui. J’ai pu aussi prier pour toutes les intentions qu’on me confiait ainsi que celles qui me tenaient plus particulièrement à cœur.

La plus belle et importante à mes yeux fut avec un prêtre avec qui j’ai eu un échange vraiment incroyable sur un aspect personnel de ma vie, difficile à comprendre et à exprimer aux autres. Cet échange m’a permis de me rassurer, pas totalement certes, mais suffisamment pour poursuivre mon pèlerinage plus sereinement. Parmi les autres rencontres marquantes, une fille de mon âge qui faisait le chemin de Compostelle ou encore une famille qui m’a accueilli pour la nuit avec un nom tellement dans le thème : “Sainte Marie”.  J’ai également eu la chance d’être au bon endroit au bon moment et ce, à plusieurs reprises. Pour une cousinade près d’Orléans, pour une annonce familiale à Paris très touchante à laquelle j’étais heureux d’être présent physiquement ainsi que par la prière. Je tiens par ce témoignage à remercier toutes les personnes qui m’ont accueilli, qui m’ont donné de quoi me nourrir, de l’eau,  qui m’ont aidé financièrement… Enfin, je veux remercier toutes les personnes qui m’ont encouragé et soutenu dans ce beau projet notamment par message, par téléphone, par les réseaux sociaux, par leurs prières ou tout simplement par leurs amitiés. 

Ce pèlerinage m’a permis de sortir de ma zone de confort et de me concentrer sur l’essentiel. Il m’a permis également de consolider ma foi.

Alors si vous aussi, vous voulez partir sur les chemins avec Marie, n’hésitez plus, faites le M de Marie !