Les conseils d’une pèlerine

Décembre 2024, Ajaccio : le pape François conclut à Ajaccio un congrès sur la religiosité populaire en méditerranée où la démarche de pèlerinage sera largement saluée. Une parfaite opportunité pour lister les bonnes raisons de partir faire un pèlerinage !

1/ Lâcher prise

Alors que les soucis m’accablent, prennent toute la place dans mon esprit, voilà que l’évidence s’impose à moi : il faut que je prenne du recul. Il faut que je m’éloigne de mon quotidien pour mieux y revenir, plus sain, plus saint.

2/ Suivre Jésus

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.” (Mt 1, 24) : en pèlerinage, je renonce à moi-même, à mon confort, à mes habitudes qui me retiennent et me lient. En pèlerinage, je suis pauvre, je suis petit, je n’ai que mon sac et mon bâton. Je suis disponible pour Dieu.

3/ Un acte de foi accessible

Faire un pèlerinage est un acte spontané, accessible, qui permet à chacun d’exprimer sa foi et sa confiance en Dieu. C’est un acte de ferveur qui jaillit du cœur du pèlerin, qui chemine vers Dieu par ses pieds comme dans son âme.

Pourquoi faire un pèlerinage

4/ Vivre la Providence

Sur le chemin de pèlerinage, je ne maîtrise pas grand-chose. Ni la météo, ni la fatigue, ni les aléas des courbatures ou du relief, ni les personnes que je rencontre, et souvent même je ne maîtrise rien de mon hébergement ! C’est l’occasion de m’abandonner à le Providence, de lui accorder ma confiance pour découvrir toutes ses surprises : Deo gratias !

Pourquoi faire un pèlerinage

5/ Donner du temps à Dieu

Tout ce temps que je passe sur le chemin, c’est un temps que je donne entièrement à Dieu. Sur le chemin, j’ai tout le jour devant moi pour prier, chanter, méditer, être enfin disponible et à l’écoute pour Celui auquel je dois tout !

6/ Rejoindre les sanctuaires

“Le fait de marcher ensemble vers les sanctuaires, et de participer à d’autres manifestations de piété populaire, en amenant aussi les enfants ou en invitant d’autres personnes, est en soi-même un geste évangélisateur par lequel le peuple chrétien s’évangélise lui-même et accomplit la vocation missionnaire de l’Église” (Les évêques d’Amérique Latine, document d’Aparecida, 13-31 mai 2007, n. 264) : sur le chemin du M, ce n’est pas 1 mais bien 5 sanctuaires que je visite et dans lesquels ma foi peut venir trouver des appuis !

7/ Un geste de pénitence

Faire un pèlerinage est aussi un humble cadeau, lent et appliqué, par lequel je peux demander pardon à Dieu pour mes offenses et celles de l’humanité. Que “personne ne se moque des expressions de ferveur croyante du peuple saint et fidèle de Dieu qui, dans sa piété populaire, cherche à consoler le Christ », insiste le pape François dans son encyclique sur le Sacré-Cœur de Jésus (Dilexit Nos, 2024, n°160).

Pourquoi faire un pèlerinage

8/ Pour aller plus loin

Le pape Benoît XVI rappelle que le fait de se mettre en pèlerinage nous remet dans notre vraie position d’humains et de disciples de Jésus. 

“L’Église primitive a traduit le mot de « Pâque » par « passage », et elle a ainsi exprimé le chemin de Jésus Christ conduisant, à travers la mort, vers la vie nouvelle de la résurrection. C’est pourquoi la Pâque est devenue et reste pour nous une fête de pèlerinage. Nous sommes des nomades et des pèlerins. C’est à partir de là que nous devons comprendre la terre, notre vie, notre ouverture aux autres. Nous sommes seulement des hôtes sur la terre. Cela nous oblige à nous souvenir de notre pèlerinage le plus secret, cela nous rappelle que la terre n’est pas notre but final ; nous sommes en chemin vers le monde nouveau, et les choses de ce monde ne sont pas ultimes ni définitives. Celui qui se jette tête baissée dans le monde, celui pour lequel la terre est le ciel unique, celui-là fait de cette terre un enfer, parce qu’il en fait ce qu’elle ne peut être, parce qu’il veut y trouver ce qui est définitif et que, de cette manière, il exige quelque chose qui se retourne contre lui-même, contre les autres, et contre la vérité. Au contraire, quand nous savons que nous sommes nomades, c’est alors justement que nous devenons libres, libres de l’avidité de l’avoir, libres les uns envers les autres et que nous nous découvrons responsables de la transformation de la terre, de telle manière qu’un jour nous puissions la remettre entre les mains de Dieu. C’est une invitation constante à nous souvenir de notre dernier voyage et à ne pas oublier qu’un jour il nous faudra quitter tout ce que nous possédons.”

Benoît XVI